la chromotypographie
La chromotypogravure est un procédé exigeant, combinant gravure chimique, calage manuel et impression typographique en plusieurs passe
Procédé de fabrication de la chromotypographie (ou chromotypogravure)
1. Création de l’image originale
Dessin ou photographie en noir et blanc, souvent signé par un artiste (ex. Giacomelli, Jacquet, Mucha)
L’image est clichée sur verre, pour en faire un négatif précis
2. Préparation de la plaque gravée
Une plaque de cuivre ou de zinc est enduite d’un vernis photosensible
Le cliché est placé en contact avec la plaque, puis exposé à la lumière
Les zones exposées durcissent, les autres sont éliminées par produits acides ou vernis sélectifs
Résultat : une forme en relief, tramée ou texturée, capable de retenir l’encre
3. Séparation des couleurs
Pour une gravure en couleur, on prépare une plaque par couleur (souvent 3 à 6 plaques)
Chaque plaque est gravée selon la trame et la densité de sa couleur (cyan, magenta, jaune, noir, brun…)
Les trames sont orientées à des angles différents pour éviter les effets de moiré
4. Montage typographique
Les plaques gravées sont montées sur bois, intégrées aux blocs typographiques
Cela permet d’imprimer texte et image en une seule passe, ou en plusieurs calages successifs
5. Impression
Chaque couleur est imprimée séparément, avec calage manuel par un chromiste
L’encrage est ajusté à vue, selon la densité et la nuance souhaitée
Le papier passe plusieurs fois sous presse, une fois par couleur
6. Finition et diffusion
Les impressions sont séchées, parfois retouchées manuellement (lavis, rehauts)
Les fascicules ou affiches sont assemblés, signés, et diffusés par les maisons comme Goupil, Quantin, Lefman, Boussod, Manzi, Joyant
Le Figaro Illustré : laboratoire de la chromotypogravure
1883 : Gravure signée Giacomelli, imprimée par Lefman, publiée avec Goupil — trame irrégulière, nuances de gris et brun → photogravure primitive
1884–1891 : Trames régulières, contours techniques, encres colorées → chromotypographie affirmée
1891–1911 : Couvertures mensuelles, signatures artistiques, trames colorées → chromotypogravure stabilisée
Chaque fascicule du Figaro Illustré devient ainsi une archive technique, témoignant des premières expérimentations de la chromotypogravure en France.
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