Figaro illustré 1897

Une année en douze regards, douze émotions, douze instants suspendus

Une année où l’élégance se glisse dans les gestes du quotidien, où chaque mois devient tableau, chaque scène une confidence. Le Figaro Illustré poursuit son œuvre de beauté imprimée, offrant à ses lecteurs — et désormais à ses collectionneurs — un voyage au cœur de la vie parisienne, des campagnes silencieuses, des théâtres feutrés et des fêtes populaires.

Les artistes de cette année — Ridgway Knight, Carrier-Belleuse, Moreau, Barrau, Cain, Kaemmerer, Flameng et d’autres — ne peignent pas seulement des figures : ils captent des instants, des regards, des atmosphères. Chaque lithographie est une scène ouverte, où le spectateur devient témoin, parfois complice.

De la paysanne dans son champ de pavots à la femme songeuse du numéro de Noël, de la courtoisie discrète à Villers-sur-Mer aux tambours des saltimbanques, 1897 se révèle comme une année de contrastes subtils, où la lumière, les étoffes, les postures et les silences racontent bien plus que ce qu’elles montrent.

Cette collection NFT restitue ces douze fragments d’époque, non comme des images figées, mais comme des émotions transmises — du papier à la blockchain, du regard d’hier à celui d’aujourd’hui.

Bienvenue dans l’année 1897. Une année à contempler, à collectionner, à faire revivre.

JANVIER 1897 - N° 82

 

Le Gateau des Rois

Lithographie de Mme Frédérique Vallet

Janvier s’ouvre sur une scène d’intimité dorée. Autour de la table, les regards se croisent, les mains se tendent, et le gâteau des rois devient rituel — doux, familial, presque sacré. Mme Frédérique Vallet peint l’Épiphanie comme une offrande : la couronne n’est pas sur la tête, elle est dans le cœur.

Son chromo est un théâtre domestique, où la lumière caresse les visages et où l’enfance guette la fève avec espoir. Une lithographie qui sent la brioche tiède et les souvenirs partagés.

FEVRIER 1897 - N° 83

 

Achetez-moi des Confetti !

Lithographie de Daniel Hernandez

Février s’élance dans les rues de Paris, où la fête s’invite au quotidien. Une femme, au premier plan, tend ses bras vers les passants : elle vend des confettis, mais offre surtout un éclat de joie.

Derrière elle, la foule s’agite, bruissante, colorée. Les visages sont flous mais vivants, les pavés sont jonchés de rubans multicolores. Les confettis volent comme des promesses légères, et Paris devient théâtre de carnaval.

Daniel Hernandez capte l’instant avec tendresse et vivacité. Son chromo est une pluie de fête, un éclat de rire imprimé. Février danse, et la ville s’enivre.

MARS 1897 - N° 84

 

A la Coupée

Lithographie de Gustave Bourgain

Mars s’ouvre sur un embarquement élégant. Une femme vêtue de blanc descend lentement la coupée d’un grand navire, son chapeau assorti flottant légèrement dans la brise. Derrière elle, la mer scintille, les bateaux se croisent, et un marin l’observe — discret, figé dans l’instant.

Gustave Bourgain capte ce moment de passage : entre le large et le port, entre le voyage et le retour.

Le chromo est une scène de transition, une élégance maritime, une poésie du départ. Mars glisse sur les flots, et l’image devient souvenir.

AVRIL 1897 - N° 85

 

Garden-Party

Lithographie de Pierre Georges Jeanniot

Avril s’habille de lumière et de courtoisie. Dans un jardin élégant, un homme s’incline doucement pour baiser la main d’une dame. Le geste est lent, raffiné, presque chorégraphié.

Les robes sont claires, les ombres légères, et les conversations flottent comme des pétales dans l’air. Jeanniot peint l’instant avec délicatesse : un printemps mondain, un théâtre de gestes tendres.

Son chromo est une révérence à l’élégance, un hommage à la galanterie d’un autre temps. Avril respire, et la beauté se fait murmure.

MAI 1897- N° 86

 

Les Pavots

Lithographie de Daniel Ridgway Knight

Elle est seule, mais le monde entier semble suspendu à ses gestes. Au milieu du champ, les pavots s’inclinent doucement, comme s’ils reconnaissaient en elle leur gardienne, leur sœur de sève. chaque fleur cueillie avec la lenteur d’un rituel ancien. Elle ne regarde pas autour d’elle — elle regarde dans les fleurs, comme on lit une lettre écrite par le vent.

Le champ est vaste, mais elle le contient. Et dans ce moment suspendu, où le soleil hésite entre matin et mémoire, elle devient elle-même une fleur parmi les fleurs.

JUIN 1897 - N° 87

 

Un Soir d'Abonnement

Lithographie de Pierre Carrier-Belleuse

À l’entrée d’un théâtre, deux femmes élégamment vêtues échangent à voix basse. Leur maintien, leur parure, leur discrétion : tout évoque le raffinement d’un soir à la Comédie-Française. Carrier-Belleuse capte ce moment suspendu, où l’intimité précède la représentation, et où le théâtre commence bien avant le lever de rideau.

JUILLET 1897 - N° 88

 

A Villers-sur-Mer

Lithographie de Adrien Moreau

Une femme appuiyée sur la balustrade, face à l’immensité paisible de la campagne. Dans sa main, une rose — sans doute offerte par l’homme attablé devant elle, le regard tourné vers elle. Leur échange est silencieux, mais chargé de promesses. Moreau saisit ce moment de courtoisie discrète, entre contemplation et séduction, dans la lumière douce d’un après-midi d’été.

AOÛT 1897 - N° 89

 

Le Ruisseau

Lithographie de Laureano Barrau

Une femme traverse le ruisseau en équilibre sur les pierres, vêtue d’une robe saumon qui contraste avec la fraîcheur du paysage. Son geste est simple, mais plein de grâce — comme une danse improvisée entre les cailloux et le courant. Barrau saisit ce moment de passage, où la nature et la féminité se rejoignent dans un équilibre fragile.

SEPTEMBRE 1897 - N° 90

 

L'Automobile

Lithographie de E.N Blue

Dans une forêt baignée de bleu, une femme descend d’une automobile d’époque. Sa silhouette élégante contraste avec les arbres, la villa isolée en arrière-plan, et les éclats de lumière qui filtrent entre les feuillages. L’estampe, d’un illustrateur méconnu, révèle une maîtrise rare : composition, ambiance, et mystère. C’est une scène suspendue — entre modernité naissante et poésie du lieu.

OCTOBRE 1897 - N° 91

 

Hésitation

Lithographie de Georges Cain

Dans une rue pavée de Paris, une femme en robe rose passe avec grâce. Sur le rebord du mur, des livres sont exposés — et l’homme qui les garde l’observe. Il semble hésiter : vendeur ou admirateur ? Son regard trahit une envie d’approche, retenue par la pudeur du moment. Georges Cain capte cette tension douce, où le quotidien devient théâtre d’un frisson discret.

NOVEMBRE 1897 - N° 92

 

Forains et Saltimbanques

Lithographie de Frédérik Hendrik Kaemmerer

Sur une grande table dressée en scène, les forains dansent et battent le tambour, sous les regards émerveillés d’un public venu goûter à la fête. Leurs gestes sont vifs, leurs costumes éclatants, et l’ambiance déborde de musique, de rire et de mouvement. Kaemmerer saisit ce moment de liesse populaire, où l’art du spectacle devient célébration collective.

DECEMBRE 1897 - N° 93

 

Numéro de Noël 1897

Lithographie de François Flameng

Appuyée à une balustrade, une femme en robe de satin et chapeau assorti laisse son regard glisser. Son port est noble, son expression songeuse — comme si l’année qui s’achève passait dans ses pensées. Flameng capte ce moment de calme et de beauté, où la nature, la lumière et l’élégance se répondent en silence.